Il y a 3 semaines je décidais de répondre à une annonce d’offre d’emploi qu’une amie m’a transmis. Une association d’aide à domicile recrute une TISF (Technicienne en Intervention Sociale et Familiale) pour un remplacement de 6 mois à temps complet!
J’ai bien réfléchis, je n’ai pas voulu me précipiter, mais j’ai finalement postulé. Depuis plus de 4 ans je travaille dans le même établissement auprès de personnes en situation de handicap (mental). J’exerce dans la fonction publique hospitalière et malheureusement mon diplôme de TISF n’y est pas reconnu, ce qui veut dire pour moi pas de transformation ou création de poste, pas de titularisation possible…
En Mai 2010 durant ma première année de formation, j’ai découvert la structure dans laquelle je travaille actuellement grâce à un stage de 4 semaines qui m’avait énormément plu! Je n’étais pourtant pas sereine au départ et y allais à reculons lors de mon premier jour. (J’avais déjà travaillé auprès de personnes en situation de handicap et je ne gardais pas de bons souvenirs de tout çà. Bref, je n’avais pas le choix il me fallait bien stage!)
Quelques mois après ce stage je reçois un appel pour me demander si je pouvais effectuer un remplacement d’une semaine dans le service, j’ai bien entendu accepté, j’étais en vacances et les cours ne reprenaient qu’en Septembre. Par la suite on m’a sollicité pour travailler un weekend par mois, puis quelques mois après une nuit par semaine en plus! Chouette! Le boulot y est très sympa, les usagers super attachants, les conditions de travail géniales, l’ambiance et les collègues au top!
A la fin de ma formation tout c’est bien enchaîné, un de mes collègues est parti en congés sans solde ce qui m’a permis d’effectuer son remplacement durant une année à temps complet! Après son retour, mon temps de travail a diminué, j’effectuais alors 40% dans le service, mais ils arrivaient toujours à me proposer quelques remplacements, je bossais alors presque tous les mois à temps complet.
[Il faut savoir que je n’ai jamais exercer comme TISF puisque j’étais sur un poste d’AMP (aide médico-psychologique) et payé au SMIC (même si j’ai un diplôme supérieur* à celui d’AMP… *supérieur car de niveau IV contre niveau V pour AMP)]
A partir de l’année dernière les choses se gâtent… Je suis transférée à 70% dans un autre service (que j’avais intégré à 30% depuis quelques mois, mais dans lequel je ne me plaisais pas tant que çà).
Je dois donc travailler avec deux collègues qui se tirent sans cesse dans les pattes et qui souhaitent travailler ensemble le moins possible!
Mon arrivée dans ce service ne fût pas des plus facile car comme je te le disais ce n’est pas du tout ce qui me plaît (service d’animation en journée, toujours auprès de personne handicapées) et puis parce que je suis la petite nouvelle et que j’ai eu le malheur de m’écraser, j’ai commencé à me faire bouffer par une de mes collègues. Je ne me suis pas imposée.
Petit à petit, j’ai remarqué que je me levais le matin pour un travail qui ne me plaisait pas, je n’avais plus l’envie, plus le moral, plus le sourire, et plus de prise de parole en réunion. En fait, je ne me sentais pas à ma place (ce qu’un stagiaire d’au moins 20 ans mon aîné avait pris plaisir à me faire remarquer). C’était déprimant, je pense que j’étais déprimée!
Et puis en Juillet on m’annonce qu’à partir de Septembre je ne travaillerais plus qu’à mi-temps! Bien sûr, je suis ce qu’on appelle une contractuelle et je vais là où l’on veut bien que je sois. Si ma collègue titulaire (elle) décide d’augmenter son temps de travaille, elle le peut! Et moi je reste sur le carreau!
Combien de fois je suis rentrée chez moi le soir en pestant et en me disant que cela suffisait, que j’allais chercher ailleurs, mais sans pour autant faire de démarche. Car j’étais toujours dans l’espoir, depuis 3 ans on me faisait espérer un poste qui ne pourrait voir le jours que dans plusieurs années.
J’attends, j’attends, je suis patiente!
Oui, mais je me rend compte que ce projet n’avance absolument pas! Cette création de poste tant espérée est mise en suspens et j’ai de plus en plus l’impression qu’on me fait miroiter, que l’on me prend pour une c***e sans même que ma hiérarchie le veuille, sans même qu’ils ne s’en rendent compte.
En Septembre on m’a tout de même proposé un mini complément (3h en plus par semaine pour accompagner un jeune autiste), que j’ai accepté car même si ce n’est pas grand chose j’ai besoin de travailler et cela me fera une expérience supplémentaire. Je ne connais pas du tout l’autisme.
Les séquences se passe bien jusqu’à celle qui semble avoir virée au drame pour le collègue avec lequel j’intervenais (situation de violence entre le jeune et mon collègue dans laquelle je ne suis pas intervenue et qui a déplu à mon collègue, situation dont j’ai trouvé la réaction de mon collègue disproportionnée et non adaptée « il faut toujours aider son collègue quitte à être violente avec le jeune! » M’a-t il dit… Euh, oui bah non, je ne suis pas là pour être violente avec les personnes que j’accompagne! Bref, cela a comme tu t’en doute mis un gros malaise entre nous deux…)
Savoir que j’étais vouée à combler les trous et à travailler sans avoir l’envie m’a encore plus miné le moral. Et cette situation qui a jeté un froid avec le collègue avec qui j’accompagnais le jeune autiste m’a fait prendre du recul, je me suis remise en question…
Puis j’ai répondu à cette annonce pour ce poste de TISF pour lequel ma candidature a été retenue! Je suis en joie depuis cette annonce! Tout cela m’a redonné la pêche. Je devais commencer courant Novembre pour un remplacement de congé mater. Je m’imaginais commencer aux alentours du 17 et puis les choses se sont accélérée, je commence le 10, m’a-t on annoncé une semaine avant la date.
Les usagers que j’accompagnais n’étais même pas encore au courant de mon départ il y a une semaine de çà (il ne fallait pas que j’en parle tant que l’on avait pas le nom de la personne qui me remplacerait)! Il a fallut leur annoncer la nouvelle et organiser au plus vite mon pot de départ. Je ne me suis pas trop rendu compte de tout çà, de la vitesse des choses et que j’allais quitter l’établissement.
Et puis jeudi dernier, sur le trajet du retour à la maison après une journée bien remplie (pot de départ et tralala) l’émotion m’a submergé. Je repensais à ces quelques années passées là-bas en prenant du recul et en me disant que toutes ces années m’avaient tellement apporté! Tellement de partages, d’échanges, d’expériences! Je ressors tellement riches de cette expérience et même si j’ai vécu des coup durs, même si je ne pouvais être reconnus comme TISF, j’ai adoré travailler là bas et je suis triste de devoir quitter tout çà. Tellement triste et pourtant tellement heureuse!
Je pars sereine et je garde de bons souvenirs pleins la tête. Les usagers et mes collègues m’ont tellement apporter que je garde en mémoire que les bons moments!!
J’avais besoin dans ce billet, de mettre des mots sur ce que j’ai pu ressentir, c’est aussi l’occasion d’en savoir un peu plus sur moi! Merci à toutes celles qui auront lu jusqu’à la fin!
Bises